Quand le contrat de bail commercial arrive à son terme (au bout de 9 ans minimum), le locataire bénéficie du droit au renouvellement du bail commercial.
Le montant du loyer renouvelé est calculé de l’une des 2 façons suivantes :
En fonction de la variation de l’indice des loyers commerciaux (ILC) ou, s’il s’applique, de l’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT). On dit que le loyer est plafonné à la variation de l’ILC ou de l’ILAT.
En fonction de la valeur locative
Lorsque le propriétaire et le locataire ne parviennent pas à un accord, l’une des parties peut saisir :
Savoir comment saisir la commission de conciliation départementale des baux commerciaux
La commission est composée de représentants de bailleurs et de commerçants ( CCI et CMA ) et d’un président neutre.
Pour saisir la commission de conciliation départementale (CDC) des baux commerciaux, il faut :
Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à la commission du département d’implantation du commerce
Joindre les coordonnées du bailleur et du locataire et tous les documents relatifs à l’objet de la demande (contrat de bail, relevé de charges, courriers, synthèse du litige et attente des parties…)
La commission rend un avis de manière gratuite et confidentielle.
Une fois saisie, la commission a 3 mois pour statuer.
Plafonnement du loyer à la variation de l’ILC ou de l’ILAT
Le plafonnement du loyer renouvelé signifie que la variation du loyer ne peut pas dépasser la variation de l’ indice trimestriel des loyers commerciaux (ILC) ou de l’ indice trimestriel des loyers des activités tertiaires (ILAT) .
La règle du plafonnement s’applique dans les 2 cas suivants :
Lors du renouvellement du bail 6 mois avant l’expiration du bail : ce renouvellement s’effectue par un congé donné par le bailleur 6 mois avant la date d’expiration, ou par une demande de renouvellement faite par le locataire 6 mois avant
Lorsque le bail se poursuit au-delà de 9 ans tacitement (c’est-à-dire sans congé du propriétaire ou demande de renouvellement par le locataire) sans dépasser 12 ans.
Pour déterminer le loyer dû lors du renouvellement du bail à son terme, il convient de multiplier le loyer initial par le dernier indice connu à la date du renouvellement, puis de le diviser par l’indice publié 9 ans auparavant.
Exemple
Un bail conclu le 1er décembre 2015 a fixé un loyer annuel de 10 000 € . Il vient à expiration le 31 novembre 2024. Il est renouvelé le 1er décembre 2024.
Les indices applicables sont les suivants :
Dernier indice des loyers commerciaux connus (ILC) connu au 1er décembre 2024 : il correspond à celui du 3e trimestre 2024 égal à 137,71
Indice des loyers commerciaux connus (ILC) publié 9 ans auparavant : il correspond à celui du 3 e trimestre 2015 égal à 108,38
Pour calculer le nouveau loyer, il faut appliquer la formule suivante :
Loyer initial x (dernier ILC connu au moment du renouvellement/ILC connu lors de la conclusion du bail)
= 10 000 € x (137,71/108,38) = 12 706 €
Les parties peuvent décider d’exclure le plafonnement du bail commercial au moment de la conclusion du bail ou de son renouvellement.
Loyer déplafonné
Dans certains cas, le loyer du bail renouvelé peut être fixé sans respecter la règle de plafonnement du loyer. On parle alors de loyer déplafonné. Ce dernier est alors fixé à la valeur locative.
Le plafonnement est écarté en raison soit de la durée du bail, soit de la modification notable de la valeur locative.
Déplafonnement lié à la durée du bail
Lorsque le bail est conclu ou renouvelé pour une durée supérieure à 9 ans, le loyer du bail renouvelé est déplafonné et fixé à la valeur locative.
Le loyer est également déplafonné lorsque le bail s’est poursuivi au-delà d’une durée de 12 ans en raison de l’inaction des parties. En pratique, le propriétaire n’a pas donné congé et le locataire n’a pas demandé le renouvellement du bail.
Déplafonnement lié à des modifications notables de la valeur locative
Plusieurs éléments permettent de déterminer la valeur locative d’un loyer renouvelé :
Caractéristiques du local : situation du local dans l’immeuble où il se trouve, sa surface, son volume, les commodités d’accès pour le public. Lorsque le propriétaire ajoute une surface supplémentaire ou une cave aux locaux loués, le loyer peut être déplafonné.
Destination des lieux : le locataire d’un commerce de bar-tabac obtient en cours de bail l’autorisation du propriétaire de vendre « tous produits de téléphonie ». Le loyer peut être déplafonné lors du renouvellement. Ici c’est l’évolution de l’activité commerciale qui autorise le déplafonnement du loyer.
Obligations respectives des parties. Les modalités d’utilisation des locaux qui peuvent constituer un inconvénient pour le locataire : par exemple, passage commun dans une entrée. En conséquence, la valeur locative va évoluer à la baisse.
Facteurs locaux de commercialité
Améliorations importantes apportées aux lieux loués
La modification d’un seul de ces éléments peut justifier le déplafonnement du loyer. Cette modification doit être notable, c’est-à-dire suffisamment importante. C’est le juge qui apprécie au cas par cas l’existence de cette modification.
Que se passe-t-il en cas de désaccord sur le montant du loyer renouvelé ?
En cas de désaccord sur le montant du loyer renouvelé, et après échec d’une solution amiable, le propriétaire ou le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation des baux commerciaux. Celle-ci intervient gratuitement.
Pour saisir la commission de conciliation départementale (CDC) des baux commerciaux, il faut :
Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à la commission du département d’implantation du commerce
Joindre les coordonnées du bailleur et du locataire et différents documents (contrat de bail, courriers, synthèse du litige et attente des parties…)
Une fois que la commission est saisie, elle convoque dans un délai de 2 mois le propriétaire et le locataire.
La commission rend ensuite un avis de manière confidentielle.
Le recours à un avocat n’est pas obligatoire.
En application de l’article L. 145-35 du Code de commerce, le bailleur ou le locataire peut saisir la Commission départementale de conciliation, en cas de litiges relatifs à :
– à la fixation du loyer du bail renouvelé ;
– à la révision du loyer en cours de bail commercial,
– aux charges locatives
– aux réparations et travaux.
Si les parties n’arrivent pas à obtenir un accord, la commission émet un avis faisant apparaître les points principaux de désaccord et une proposition motivée de loyer.
Si l’affaire n’est pas résolue devant la commission, le propriétaire ou le locataire est libre de saisir le président du tribunal judiciaire. Pour saisir le président du tribunal judiciaire, il faut déposer un mémoire obligatoirement signé par un avocat et accompagné de différents justificatifs (identité des parties, copie du bail commercial, identification du local loué, copie des congés avec offre de renouvellement).
Connaître la composition de la commission de conciliation et le délai pour statuer
La commission est composée de représentants de bailleurs et de commerçants ( et ) et d’un président neutre.
La commission rend un avis de manière gratuite et confidentielle.
Une fois saisie, la commission a 3 mois pour statuer.