Place Schneider (la famille Schneider)

Citations autour de ce que Christian Bobin a écrit sur la famille Schneider et sa place dans la ville :

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« Une ville n’est pas un jouet pour industriels, fussent-ils géniaux. Une ville est faite par ceux qui y peinent, qui y marchent, qui y rêvent, qui y souffrent. Et qui y dansent. Cette ville ne doit plus rien à la tribu Schneider. Leur salaire, ils l’ont eu de leur vivant, et largement : fortune, pouvoir, considération. La ville a continué, sans eux. Elle est aujourd’hui un peu blessée. Et vivante. Ce qui pourrait arriver de mieux à ces statues c’est que des amoureux s’y donnent rendez-vous : l’amour est comme une ville franche. Toutes les rues y donnent sur le grand air d’un cœur libre. Blessé, peut-être. Mais libre ». Paroles rapportées par Alain Bollery dans « Christian Bobin c’était Le Creusot », Alain Bollery, 2023.

« L’âme de cette ville se laissait entrevoir non à partir d’un point central, mais au hasard des ponts, des avenues, des espaces déserts qu’il fallait franchir pour passer d’un quartier à l’autre » L’eau des miroirs, Ed. Gallimard, 2025 

« Il tient un plan de la ville entre ses mains. Il dit, à sa manière lourde et silencieuse : c’est moi qui ai fait ça. Moi et ma famille. C’est à moi, rien qu’à moi. Il y a trois autres morts éparpillés dans cette ville, trois autres statues qui murmurent la même chose à leur façon. Ils ont longtemps été partout. Ils ne sont plus que là. » Paroles rapportées par Alain Bollery dans « Christian Bobin c’était Le Creusot », Alain Bollery, 2023.